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O L T R
MOUVEMENT POUR UNE ORTHODOXIE LOCALE
DE TRADITION RUSSE en Europe occidentale
“ Nous avons transmis la foi, l’espoir et l’amour du Seigneur à nos jeunes et aux natifs d’Occident...
Mais nous ne pouvons vivre que parce que nos racines demeurent dans la Sainte Russie. ”

Table ronde N°4 - «L’Eglise russe, aujourd'hui»

Déroulement la Table ronde N°4

Introduction de Séraphim REHBINDER - Président de l’OLTR

Mes révérends Pères, Mesdames, Messieurs, mes chers amis,

Il me revient donc aujourd’hui d’ouvrir cette quatrième table ronde de l’OLTR et d’introduire les sujets que nous allons aborder.

Je voudrais pour cela rappeler, avant tout, les objectifs largement et clairement affichés par notre mouvement, et vous verrez tout à l’heure, pourquoi il me semble important de commencer par là.

Le mouvement pour l’orthodoxie locale de tradition russe veut favoriser l’émergence d’une Eglise locale, dans le strict respect des canons de l’Eglise. Il défend le maintien, au sein de cette Eglise locale, des différentes traditions et usages qui sont présents en Europe occidentale : la tradition russe, au même titre que les autres traditions, grecque, roumaine serbe et d’autres.

Dans cet esprit, l’OLTR considère que les propositions faites par Sa Sainteté le Patriarche de Moscou dans sa lettre du 1-er avril 2003 ouvrent une perspective réelle et concrète pour avancer dans cette voie. Il a proposé en effet de réunir les trois juridictions issues de l’Eglise russe en une métropole auto administrée, créée précisément dans la perspective de l’instauration de l’Eglise locale. Cela veut dire que cette métropole auto administrée pourrait s’unir avec les métropoles ou les diocèses des autres Eglises représentées en Europe occidentale pour former une véritable Eglise locale. Et je rappelle qu’une Eglise locale peut se définir comme une église existant sur un territoire délimité, dont les évêques sont à la tête de diocèses, c'est-à-dire qu’il sont les pasteurs d’un troupeau composé de fidèles de toute origine vivant sur un territoire défini. et dont le Primat (ou premier parmi les évêques) est désigné par ses pairs

Or, il faut bien le constater, notre mouvement fait l’objet d’un certain nombre de réactions de sympathie, mais aussi de franche hostilité. Et si je viens de rappeler les objectifs de l’OLTR c’est que nous devons remarquer, avec beaucoup d’amertume, que les violentes critiques qui nous sont adressées résultent principalement non pas de ce que nous sommes mais de ce que, faussement, on nous accuse d’être. On nous reproche de diviser, alors que nous voulons réconcilier les trois juridictions et donc éliminer les tensions qui ont toujours existé entre elles car elles revendiquent en réalité le même peuple et les mêmes temples. On nous reproche de vouloir nous soumettre à l’autorité de Moscou alors que nous oeuvrons pour l’organisation d’une métropole auto administrée et donc autonome. On nous reproche de vouloir imposer à tous la tradition russe alors que nous défendons le maintien de toutes les traditions présentes dans nos pays.

Une illustration de cette situation paradoxale peut être trouvée dans l’article publié dans une très sérieuse revue de l’émigration russe dans lequel l’auteur explique qu’il y a contradiction dans les termes de notre appellation, simplement parce qu’il a transformé lui-même cette appellation. En effet, il nous dénomme « mouvement pour l’Eglise locale de tradition russe » au lieu de « mouvement pour l’Orthodoxie locale de tradition russe ». Si nous voulions imposer notre tradition à tout le monde, dans l’Eglise locale, nous serions en effet critiquables et non crédibles. Mais, comme on l’a vu, ce n’est pas du tout ce que nous préconisons.

Beaucoup d’autres critiques nous sont adressées sans aucun fondement. Il est dès lors nécessaire de se poser la question pourquoi notre mouvement n’est pas perçu par nos opposants pour ce qu’il est et pourquoi il devient, dans leur esprit, une organisation purement nationaliste et politique alors que notre démarche se situe au contraire dans l’Eglise et voudrait justement dépasser les problèmes ethniques en laissant chacun libre de suivre ses traditions et usages propres au sein de la grande Tradition orthodoxe.

Il faudrait analyser tout cela en profondeur. Mais peut-être une des raisons qui a provoqué cette situation réside dans le fait que nous proposons de rétablir, pour les trois juridictions issues de l’Eglise russe, le lien canonique avec le patriarcat de Moscou, comme l’exige à notre avis, la justesse canonique et l’intégrité historique. Précisons que ce lien ne serait pas de la même nature que dans le passé, quand les églises russes d’Europe occidentale étaient simplement rattachées au diocèse de Saint-Pétersbourg. Ce ne serait pas non plus un lien semblable à celui qui unit, par exemple, la métropole grecque de France à l’Eglise de Constantinople, mais un lien canonique qui permettrait de faire vivre pleinement la conciliarité sans entraîner aucune soumission administrative au synode de l’Eglise russe, avec une élection locale des évêques et du Primat.

Mais il semble que le simple fait d’évoquer le Patriarcat de Moscou, provoque chez certains des réactions extrêmement négatives avec des connotations issues de la période soviétique, comme les liens avec un Etat dénaturé, les services spéciaux, le carriérisme des évêques, etc. Ceci paraît très étonnant, quinze ans après la chute du pouvoir soviétique et de vie d’une Eglise en Russie dotée d’une liberté effective, situation dont elle n’a pratiquement jamais bénéficié au cours de son histoire moderne.

Aussi nous paraît-il intéressant de nous pencher sur l’état de l’Eglise russe aujourd’hui, thème de notre table ronde de ce jour.

Notre premier sujet sera le concile de 1917/18.

Ce concile est à la fois tragique et lumineux. Tragique par l’époque où il se tint mais lumineux par les forces qu’il donna à l’Eglise pour traverser une période de persécutions sans précédent. Bien que sa tenue date de presque cent ans, il reste très actuel. Au sein de l’Archevêché beaucoup se réclament de ce concile tout en pensant parfois que son mérite principal est d’avoir apporté la « démocratie » dans l’Eglise, sous forme de participation des laïcs. Nous verrons ce qu’en dit le conférencier.

Le père Destivelle est un excellent connaisseur de l’orthodoxie. Il dirige la revue « Istina ». C’est surtout un des meilleurs spécialistes du concile de 1917 /1918. Nous écouterons donc avec une particulière attention ce qu’il va nous dire et je le remercie dores et déjà vivement d’avoir bien voulu accepter de venir nous en parler.

Notre second conférencier Le professeur André Borissovitch Efimov, qui appartient au corps professoral de l’Université orthodoxe Saint Tikhon à Moscou, nous parlera du renouveau spirituel et de la mission en Russie d’aujourd’hui. André Borissovitch fait partie de cette catégorie de personnes que l’on n’a pas souvent l’occasion d’entendre ici. C’est un de ces témoins de la foi qui s’efforcent d’œuvrer pour reconstruction de l’Eglise russe et de son témoignage et dont dépend peut-être la guérison de son peuple défiguré par le pouvoir athée. Je suis sûr que nos discussions ici doivent lui paraître bien étranges, mais qu’il a beaucoup de choses à nous raconter. Je le remercie également et très chaleureusement d’avoir bien voulu néanmoins venir jusqu’à Paris pour nous apporter son témoignage.

Je vais donc tout de suite passer la parole à notre premier intervenant.

Compte rendu de la 4ème Table Ronde de l’OLTR

la 4ème Table Ronde de l’OLTR s’est tenue le 2 avril 2006 dans les locaux du conservatoire russe Rachmaninoff à Paris. Cette manifestation a réuni plus de 140 personnes francophones et russophones. On peut noter dans l’assemblée la présence d’un certain nombre de prêtres, moniales, diacres, marguilliers de différentes paroisses, ainsi que du Secrétaire de la Fraternité.

Après la prière traditionnelle « Roi céleste » chantée par l’assemblée en slavon, le président de l’OLTR, Séraphin Rehbinder, a fait une courte introduction dans laquelle il a rappelé l’objectif principal et le but recherché par l’OLTR. Ce but est en premier lieu la réunion des juridictions de tradition russe dans une même entité (création d’une métropole) , prémices à la création d’une orthodoxie locale européenne regroupant toutes les juridictions orthodoxes. Il a regretté les attaques injustifiées et maladroites adressées par des détracteurs à l’encontre de l’OLTR.

Le premier intervenant, le père Hyacinthe Destivelle o.p. directeur de la revue ISTINA, a dans un premier temps, présenté et rappelé les principaux points du Concile de1917-1918 et ensuite a mis en évidence les principaux points retenus au cours des Conciles de 1988 et 2000 et, tout en rappelant les contextes historiques différents entre les deux époques, indiqué les quelques retraits récents par rapport au Concile de1917-1918.

Le second intervenant, le professeur A.B. Efimov, vice-doyen chargé de la Mission à l’Institut de Théologie Saint Tikhon à Moscou, a fait un très large tour d’horizon sur la situation actuelle de l’Eglise Russe. Il a fait part des actions missionnaires menées dans de nombreux domaines tels que les paroisses, écoles paroissiales, la presse, la télévision, la littérature religieuse, l’armée, les hôpitaux, les prisons et autres. Il a insisté sur la nécessité de développer une éducation religieuse orthodoxe en premier lieu auprès des enfants, condition impérative pour redonner un fondement moral aux générations à venir au sein de la société russe, pour qui l’orthodoxie est constitutive de son identité. Il a également donné des statistiques sur le nombre des paroisses, diocèses, monastères, instituts de théologie et le nombre de prêtres et évêques.

Ces deux exposés ont été suivis par des questions. Certaines questions concernaient la méthode d’évangélisation auprès des gens athées ou peu croyants ; la formation des prêtres dans l’armée; les écoles paroissiales où l’on compte jusqu'à 650 élèves ; la retransmission d’émissions religieuses russes sur un canal en France ; comment venir en aide à la Russie, et bien d’autres questions autour d’un verre de l’amitié qui a clos cette journée.

Les textes des conférenciers seront diffusés sur le site de l’OLTR et disponibles également en tirage papier auprès du siège de l’association OLTR rue Robert Lindet 75015 Paris.

 

Catégorie : Table ronde N°4

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