Il y a une manière de voir l’Eglise du Christ comme une institution humaine plongée dans des intrigues de pouvoir ou d’argent. C’est, en général, la manière qu’adoptent les personnes extérieures à l’Eglise et particulièrement celles qui, dans les medias non religieux, sont chargées de commenter l’actualité religieuse. C’est aussi, souvent, la maniére qu’adoptent les ennemis de l’Eglise qui joignent à cette particularité l’art de présenter les choses de façon à déconsidérer l’Eglise. Personnellement, je considère que le site Credo.ru est une bonne illustration de cette dernière catégorie.
Mais nous qui voulons appartenir à l’Eglise, nous devons nous aussi être sur nos gardes. Suivant nos orientations politiques ou nos convictions ecclésiales, il nous arrive aussi de considérer certains hiérarques ou certaines Eglises territoriales avec une telle hostilité qu’il nous semble qu’elles ont trahi le Christ et qu’elles ne représentent que des hommes assoiffés de pouvoir et remplis d’orgueil.
L’extrême limite de telles attitudes se trouve dans le sectarisme qui arrive lorsqu’un groupe restreint de chrétiens s’imagine que tous les autres ont cessé d’appartenir à la vraie Eglise, pour une raison ou une autre qui leur paraît gravissime, mais est, en général, très formelle ou futile. Nous connaissons, malheureusement, près de nous de tels cas, par exemple ceux qui sont liés au retour de l’Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontière au patriarcat de Moscou.
Lorsque nous adoptons cette attitude, nous refusons de croire « en l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique »
Ceci ne veut pas dire que nous ne devons pas défendre la vraie foi quand nous pensons qu’elle est menacée. Mais nous devons toujours le faire avec humilité et écoute des autres. Car l’Eglise est conciliaire et ce qu’il faut craindre le plus c’est de s’en séparer. Essayons, donc, de ne pas adopter entre nous des attitudes propres aux ennemis de l’Eglise.
Séraphin Rehbinder
Mai 2014