L’Archevêque Gabriel nous a quittés. Un hommage émouvant lui a été rendu par le Métropolite Emmanuel dans son oraison funèbre. Nous ne pouvons que nous associer à cet hommage.
Au même moment, l’assemblée générale extraordinaire de l’archevêché s’est tenue. Elle ne s’est pas déroulée comme prévu, ce qui fut un choc pour beaucoup. Il est encore trop tôt pour commenter ces événements, mais l’on peut déjà deviner certaines orientations.
Manifestement, le Saint Synode de l’Eglise de Constantinople n’a pas voulu prendre le risque de voir se prolonger certains désordres constatés dans le passé dont les plus visibles furent, sans doute, les excommunications publiques, voire des ordinations ne respectant pas les conditions canoniques.
Le Saint Synode a, donc, proposé des candidats qui avaient toute sa confiance et dont il jugeait la formation théologique suffisante. Ce faisant, il n’a pas agi de façon arbitraire. Le TOMOS constitutif de l’archevêché précise que l’évêque dirigeant est élu par le synode qui « prend en considération » les propositions de l’assemblée de l’archevêché. Ces propositions ne le lient pas.
On peut comprendre le désarroi de nombreux membres de l’Archevêché, devant ce qu’ils vivent comme « la fin de l’Archevêché ». Mais, il s’agit seulement de la fin d’une certaine conception de l’Archevêché, qui n’était pas partagée par beaucoup, ni à l’extérieur, ni à l’intérieur de cette structure ecclésiale. Et, il est heureux que le patriarcat de Constantinople intervienne pour éviter toute dérive dans son exarchat. Il avait promis de le faire, dès la création de l’Exarchat en 1931, en parlant de : « un Exarchat particulier du Très Saint Siège Patriarcal Œcuménique sur le territoire de l’Europe, dépendant directement de lui, se trouvant sous sa protection et, dans le domaine religieux, dirigé par lui là où cela est nécessaire. »
Il est à noter, également, que la liste des candidats proposés par Constantinople ne contient que des clercs maîtrisant la langue russe. Nous le prenons comme un signe que le patriarcat veut maintenir le caractère russe de l’Archevêché. Ceci est heureux, dans un sens, car c’est sa spécificité historique. Mais, il reste que l’existence de deux « diocèses russes » à Paris peut être source de frictions, même si tout le monde cherche à les éviter.
Nous pensons, pour notre part, que la perspective du retour à l’Eglise russe, dans l’esprit de la lettre qu’avait écrite le Patriarche de Moscou Alexis II n’a pas disparu, car elle seule permettrait d’accomplir, véritablement, le destin de cette structure ecclésiale.
Nous prions pour le nouvel élu qui sera placé à sa tête, afin que le Saint Esprit l’inspire et le soutienne dans la conduite de son troupeau.
Séraphin Rehbinder
Novembre 2013