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O L T R
MOUVEMENT POUR UNE ORTHODOXIE LOCALE
DE TRADITION RUSSE en Europe occidentale
“ Nous avons transmis la foi, l’espoir et l’amour du Seigneur à nos jeunes et aux natifs d’Occident...
Mais nous ne pouvons vivre que parce que nos racines demeurent dans la Sainte Russie. ”

Appel historique adressé par le Primat de l’Eglise russe

Sa Sainteté Alexis II, Patriarche de Moscou et de toute la Russie aux évêques, membres du clergé et fidèles des paroisses de tradition russe en Europe Occidentale

A Son Eminence,
le Métropolite Antoine de Souroge

A Son Eminence,
l’Archevêque Simon de Bruxelles et de Belgique

A Son Eminence,
l’Archevêque Innokenti de Chersonèse

A Son Excellence,
l’Evêque Gabriel de Comana,
Locum Tenens du Trône Archiépiscopal
des églises orthodoxes russes en Europe Occidentale

A Son Excellence,
l’Evêque Ambroise de Genève et d’Europe Occidentale
(Eglise Russe Hors Frontières)

A toutes les paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe Occidentale

Révérendissimes Archipasteurs,

Chers Pères, Frères et Soeurs,

En ces jours saints du grand carême, la réflexion sur le sujet du devenir de l’héritage ecclésial russe et le souci constant des paroisses orthodoxes d’origine et de tradition russe en Europe Occidentale ne nous quittent pas.
Par la grâce de Dieu, la protection de sa Mère, les prières des nouveaux martyrs et des confesseurs de Russie, la vie de l’Eglise dans notre pays se développe maintenant avec succès dans toute sa plénitude. Cependant, il ne convient pas de verser dans un triomphalisme illusoire lequel ne serait pas d’actualité. Les défauts observables dans l’aspect humain de l’organisation de la sainte Eglise sont encore nombreux. Le Seigneur attend de nous un repentir plus sincère et profond, plus d’abnégation et de meilleurs efforts déployés pour favoriser la conversion et le salut de millions de personnes, bien que baptisées, mais non éduquées dans l’orthodoxie depuis leur enfance. Les faiblesses et les épreuves que l’on peut observer dans la vie de la société ecclésiale de la Patrie s’expliquent en grande partie par des "maladies de croissance". Le réveil printanier après le long et dur hiver de l’athéisme inculqué et forcé ne peut être instantané et sans difficultés.
Le paysage est différent quand nous portons le regard vers l’organisation de la vie ecclésiale de nos compatriotes en diaspora. En premier lieu se pose la question inévitable de la permanence de nos divisions à l’intérieur de l’Eglise russe. Il est clair qu’elles ont été provoquées par la tragédie historique du peuple russe, la terrible fracture de la société résultant de la catastrophe de la Révolution. Le Métropolite Antoine et le Métropolite Euloge légitimaient les écarts de communion plénière avec leur église-mère uniquement pour des motifs d’ordre politique et nuls autres. Ces pasteurs exceptionnels, chacun à sa manière, aimaient la Russie vers laquelle le destin ne leur a pas permis de revenir et croyaient que l’unité ecclésiale se réaliserait pleinement dès que le joug de l’athéisme disparaîtrait de leur pays d’origine. Leurs frères dans l’épiscopat vivant en URSS au temps des terribles persécutions en étaient également persuadés. Il en était de même pour sa Sainteté le Patriarche de Constantinople Photius, quand en 1931, il écrivait que l’obédience de l’exarchat russe au siège de Constantinople ne durerait que "jusqu’à ce que, Dieu aidant, l’unité de la Sainte Eglise soeur de Russie serait rétablie." La même réalité était confirmée par sa sainteté le Patriarche Athénagoras, quand en 1965, il bénissait l’Exarchat des paroisses Russes en Europe Occidentale à revenir au sein de l’Eglise russe.
Il est difficile de douter que le temps du rétablissement de la pleine unité ne soit arrivé. Nous l’avons déjà écrit dans nos lettres fraternelles à sa Sainteté le Patriarche de Constantinople Bartholomée en septembre de l’année passée, et un an auparavant, aux membres de l’Assemblée épiscopale de l’Eglise Russe Hors Frontières. Aujourd’hui, Nous considérons que l’heure est venue de nous adresser directement aux membres de la diaspora russe en Europe Occidentale et à leurs pasteurs. Quelle est la raison qui fait que, le temps des dures épreuves étant révolu, l’Eglise accomplissant librement son service et alors que la Russie tente de renouer les fils de son histoire, les divisions ecclésiales perdurent, bien que leurs motifs en soient depuis longtemps éliminés? Pourquoi ne répondrions-nous pas aux attentes de nos prédécesseurs et pères dans la foi?
Si l’on excepte les causes dérivant de la faiblesse humaine, il y a des raisons plus profondes et honorables. Les descendants des émigrés de la"première vague" sont aujourd’hui pleinement intégrés dans les pays de leur résidence et ils prennent une part active dans la vie sociale et culturelle de ces pays. Gardant précieusement l’héritage qu’ils ont reçu, beaucoup d’entre eux, porteurs de la tradition russe en Europe Occidentale, désirent garder les formes d’organisation de la vie ecclésiale qui se sont élaborées durant des dizaines d’années. Celles-ci sont différentes de celles de l’Eglise en Russie, bien que fondées sur la même tradition canonique, exprimée dans les règles des saints conciles oecuméniques et provinciaux, des saints Pères et dans les actes et règles énoncés par le Concile de Moscou de 1917-1918. De plus, les paroisses créées par l’émigration russe ainsi que les paroisses locales de tradition russe qui en sont issues, ont acquis un caractère multinational et utilisent largement les langues locales dans les offices liturgiques, ce qui depuis les saints égaux aux apôtres Cyrille et Méthode est un trait caractéristique de la sollicitude pastorale et missionnaire.
Pour garantir le maintien de l’organisation de la vie ecclésiale qu’ils ont choisie, une partie des membres de la diaspora russe et des orthodoxes de souche locale, membres de paroisses vivant selon la tradition russe, expriment le souhait de continuer à vivre dans l’Eglise selon leurs statuts propres. Ceux-ci leurs assureraient l’autonomie interne avec l’élection de l’évêque dirigeant et sa confirmation par le Patriarche et le Saint Synode de l’Eglise Russe. Ces souhaits ont été exprimés en particulier par l’Assemblée diocésaine du diocèse de Souroge et ont été incluses dans le projet de son statut. Ils ont été également largement énoncés dans les conclusions de la commission "Avenir de l’Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe Occidentale", créée il y a deux ans par feu l’Archevêque Serge de bienheureuse mémoire. Un tel ordre des choses est déjà inscrit dans les statuts actuels de l’Archevêché.
Prenant en compte l’ensemble de ces voeux, Nous estimons qu’ils pourraient se réaliser par la création en Europe Occidentale d’une Métropole réunissant plusieurs diocèses et incluant toutes les paroisses, les monastères et les communautés orthodoxes d’origine et de tradition russe qui souhaiteraient la rejoindre. Nous prévoyons d’accorder à cette Métropole les droits de l’Autonomie avec élection du Métropolite par le Concile Métropolitain, composé des évêques, des clercs et des laïcs, selon les statuts qu’il sera nécessaire d’élaborer avec le concours des représentants de toutes les parties de la diaspora orthodoxe d’origine russe présente dans les pays d’Europe Occidentale.
Avant les premières élections, Nous estimons légitime de faire porter l’autorité de la nouvelle Métropole au Métropolite Antoine de Souroge, malgré ses récentes demandes de départ à la retraite. La grande expérience pastorale et l’autorité spirituelle reconnue et respectée de tous seront la garantie de succès dans la nouvelle organisation de l’Eglise Orthodoxe Russe en Europe Occidentale.
Durant la période précédent les élections d’un nouveau Métropolite dirigeant, l’Archevêque de Bruxelles et de Belgique Simon, l’Archevêque de Chersonèse Innokenti, l’Evêque de Comana Gabriel, l’Evêque de Genève et d’Europe Occidentale Ambroise, ainsi que les Evêques de Kerch Anatole, de Serguievo Basile et de Claudiopolis Michel, conservant leurs droits respectifs, seraient appelés à être les proches collaborateurs du Métropolite Antoine.
Au cours de la marche vers l’unité de la diaspora russe, qui doit se réaliser également dans les pays d’Europe Centrale, devront sans doute être invités à participer lors d’une future étape, l’Archevêque de Berlin, d’Allemagne et de Grande Bretagne Marc (Eglise Russe Hors Frontières), l’Archevêque de Kline Longin, l’Archevêque de Berlin et d’Allemagne Théophane, l’Archevêque de Vienne et de Budapest Paul.
Nous fondons notre espoir que la Nouvelle Métropole autonome, qui réunira tous les fidèles de tradition orthodoxe russe des pays d’Europe Occidentale, servira au moment choisi par Dieu, de creuset à l’organisation de la future Eglise orthodoxe Locale multiethnique en Europe Occidentale, construite dans un esprit de conciliarité par tous les fidèles orthodoxes se trouvant dans ces pays.
Avec amour je vous appelle tous, très chers Archipasteurs, pères, frères et soeurs, à oeuvrer à la grande tâche de la guérison des douloureuses plaies qui divisent la diaspora d’origine russe. Que le Seigneur d’amour et de paix bénisse vos efforts.

+ALEXIS
PATRIARCHE DE MOSCOU ET DE TOUTE LA RUSSIE

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