logo
O L T R
MOUVEMENT POUR UNE ORTHODOXIE LOCALE
DE TRADITION RUSSE en Europe occidentale
“ Nous avons transmis la foi, l’espoir et l’amour du Seigneur à nos jeunes et aux natifs d’Occident...
Mais nous ne pouvons vivre que parce que nos racines demeurent dans la Sainte Russie. ”

Communiqué spécial n°3 - Une grande perte pour l'Eglise russe

Une grande perte pour l’Eglise russe.

alexis2Le Patriarche Alexis II nous a quittés et l’ampleur du vide qu’il laisse dans nos cœurs est à la mesure de la grandeur de ce hiérarque exemplaire. Dans sa vie, il a eu à faire face à toutes les épreuves. Né en Estonie, dans un pays encore préservé de l’invasion communiste, il a dû, par la suite, subir, sans se dérober, l’agression terrible qui a été déclenchée contre l’Eglise par le pouvoir soviétique. Plus tard, il lui a fallu affronter les défis immenses qui accompagnaient le relèvement miraculeux de l’Eglise, à partir de restes pitoyables et piétinés, dans des conditions de liberté certes, mais en partant d’un état de faiblesse extrême.

Toutes ces épreuves, tous ces défis dépassaient les possibilités d’un être humain, même doté de qualités exceptionnelles. C’est pourquoi le Patriarche Alexis II a choisi la seule voie qui s’ouvrait à lui pour rendre possibles tous ces miracles qu’a vécus l’Eglise russe, celle d’être un authentique serviteur de Dieu et un véritable évêque orthodoxe.

Il ne cherchait pas à imposer sa volonté propre, mais recherchait la volonté du Saint Esprit à travers le consensus de l’Eglise. Il ne prenait pas pour lui les honneurs qui accompagnent l’exercice de sa charge, mais savait que ces honneurs témoignaient de la piété du peuple de Dieu. Il n’attribuait pas à son mérite propre les progrès du relèvement progressif de l’Eglise, mais reconnaissait que l’Eglise renaît sur le sang des martyrs.

Son attitude ne pouvait résulter que d’une foi très ferme s’appuyant sur une grande connaissance théologique et une humilité surabondante. Il en fallait pour parler couramment avec les dépositaires du pouvoir politique, dans la déférence mais sans servilité. Il en fallait pour, en même temps, se sentir frère du dernier des prêtres de son diocèse et du dernier des paroissiens de ses paroisses. Il en fallait pour supporter sans réagir, d’aucune manière, les calomnies colportées çà et là sur son compte ou les marques d’hostilité auxquelles il lui arrivait de se heurter.

Ce comportement s’appuyait aussi sur la célébration fréquente des offices, en particulier la liturgie eucharistique. Il célébrait partout et ne manquait ni les liturgies dominicales ni celles des principales fêtes. Seules ses forces spirituelles lui permettaient de porter ces si longs services. Ceux d’entre nous qui ont eu la chance d’assister à certains d’entre eux ne pourront jamais oublier la solennité dont ils étaient empreints, la beauté qui s’en dégageait ni surtout la ferveur priante qui les caractérisait. Et qu’il me soit permis de remarquer ici que, souvent, grâce au petit micro qu’il portait, les fidèles pouvaient entendre les prières les plus saintes qu’il prononçait, celles de la consécration.

Dire que le défunt Patriarche était un habile diplomate, c’est apprécier son action à l’aune du monde. En réalité, il manifestait bienveillance, amour et ouverture non seulement envers ses frères dans l’épiscopat et ses ouailles, mais aussi envers les hommes des autres religions qu’elles soient chrétiennes, juive, musulmane ou autres. Son action dans la politique des hommes se fondait sur les mêmes vertus chrétiennes. C’est d’elles qu’il tenait son autorité et son prestige, dans l’Eglise comme au dehors.

Nous autres descendants d’émigrés russes ou paroissiens des églises qu’ils avaient fondées ici, nous avons particulièrement apprécié l’action qu’il a menée, conjointement avec le regretté Métropolite Laur, pour rétablir l’union jadis rompue par les vicissitudes de l’Histoire et les méfaits de la révolution russe, entre les branches de l’Eglise russe. Nous avons noté que ce n’est qu’après avoir accompli cette oeuvre d’union que l’un et l’autre nous ont quittés, la même année.

En définitive, c’est de façon providentielle que l’Eglise russe a mis à sa tête, en 1990, un vrai évêque, un homme suffisamment ouvert à la grâce divine pour laisser l’Esprit Saint accomplir son œuvre vivifiante dans l’Eglise. C’est sur de tels serviteurs que le Christ notre Seigneur peut s’appuyer pour réaliser sa promesse faite à l’Eglise : « les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mt 16, 18).

Nous serons toujours reconnaissants au défunt Patriarche pour ce qu’il a été parmi nous et ce qu’il a fait.

Nous prions pour que le Seigneur l’accueille parmi les justes.

Séraphin Rehbinder
Président de l’OLTR

Nous utilisons des cookies afin de vous offrir la meilleure expérience sur notre site web et particulièrement pour nous permettre de réaliser des statistiques de visites.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies.