Communiqué N°13

Biarritz 26-02-060002A propos d’une décision de la justice laïque dans le conflit de Biarritz

Une nouvelle décision de justice a été rendue dans la pénible affaire de Biarritz qui déchire le corps ecclésial. Cette décision réjouira certains, en attristera d’autres. Mais en réalité, personne n’a gagné dans cette affaire et c’est l’Eglise qui a perdu.

Aucun tribunal civil ne peut résoudre un conflit ecclésial, car l’Etat, auquel il a été fait appel, ne peut juger que selon la forme et ses tribunaux ne peuvent rien entendre à la vie de l’Eglise. S’ils le pouvaient, ils n’auraient d’autre choix que de se déclarer incompétents.

C’est pourquoi cette péripétie ne peut rien régler. La communauté de Biarritz reste déchirée et il existe dorénavant deux paroisses de Tradition russe dans la même région, distantes de quelques kilomètres seulement.

De tels conflits, car il en existe de semblables en d’autres lieux, ne pourront être dépassés que lorsque cessera l’état de division dans lequel nous vivons : plusieurs Eglises différentes s’adressent au même troupeau et revendiquent les mêmes temples. Cette anomalie caractérise essentiellement les structures ecclésiales issues, en Europe, de l’Eglise russe, et apparues à la suite de la révolution bolchevique.

Tous les autres orthodoxes vivant en Europe occidentale considèrent comme juste de rester fidèles à leur Eglise mère tant que l’Orthodoxie n’a pas réglé l’épineux problème de la diaspora. Les émigrés grecs et leurs descendants restent fidèles à l’Eglise grecque de Constantinople (et qui ne sera jamais turque), les émigrés serbes et leurs descendants restent fidèles à l’Eglise de Serbie, les Roumains à celle de Roumanie, etc. Parmi les émigrés russes et leurs descendants, un profond mouvement de réunification des « juridictions » s’est fait jour. Le 17 mai dernier, l’Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontière et le Patriarcat de Moscou ont scellé leur acte de réunification canonique.

L’Archevêché des églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale se tient à l’écart de ce mouvement pour des raisons mal explicitées. Se réunir à nouveau avec l’Eglise de Russie n’est pas un acte de nationalisme, c’est un acte de fidélité, ce n’est pas un abandon de sa personnalité, c’est son intégration dans l’Eglise, (l’EORHF a gardé la sienne et l’autonomie a été proposée), ce n’est pas un renoncement à vouloir rapprocher tous les orthodoxes vivant ici, c’est la création des conditions indispensables à un véritable travail dans ce sens. Il ne faut pas qu’un nouveau nationalisme local (français, britannique, néerlandais ….) empêche de garder des racines solides au sein des Eglises mères car ces racines sont indispensables à la transmission de la foi orthodoxe et à son épanouissement local. Souvenons-nous que l’Eglise russe a vécu plus de trois siècles rattachée a celle de l’Eglise de Byzance avant de devenir autocéphale.

L’OLTR continuera à travailler à la solution de conflits tel que celui de Biarritz car elle comprend bien qu’une décision de la justice laïque ne peut rien résoudre, c’est bien un dépassement qui nous est demandé.

Séraphin REHBINDER
Président de l’OLTR

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